lundi 13 novembre 2017

Offre lancement BONS BAISERS DE BISSAU




BONS BAISERS DE BISSAU, mon nouveau roman sort le jeudi 16 novembre.

Il s'agit d'un polar d'espionnage mettant en scène mon nouveau héros, Jo Drake, alias le Corse.


Synopsis :

Quatre médecins anglais de l'OMS, travaillant à éviter l'expansion d'une nouvelle épidémie de fièvre hémorragique, disparaissent simultanément en Guinée-Bissau. Jo Drake, agent des services secrets britanniques, est envoyé sur place pour élucider ce mystère.

Entre une journaliste chinoise trop sexy, un mastiff corse tôlier du casino local, des militaires rêvant de coups d’État et des narcotrafiquants omniprésents, Jo Drake va devoir affronter un ennemi impitoyable.


Offre spéciale lancement :

Du 16 au 19 novembre, sur amazon, je vous propose la version ebook kindle à 0,99€ et celle papier à 9,48€ (format 13x20cm) au lieu de respectivement 2,99 et 15,75.


BONS BAISERS DE BISSAU, 364 pages d'action, de charme et d'humour.


Laissez-vous emporter
par cette nouvelle aventure
au service de Sa Majesté.



vendredi 3 novembre 2017

"St Christophe, priez pour lui !" extrait de BONS BAISERS DE BISSAU




Après des ablutions expédiées plus vite qu’un Notre Père, fatigué, je me dirige vers un lit bienvenu quand un crissement me fige.  

Le gravier s’agite devant ma terrasse. Je faisais confiance au Yotox, traditionnelle spirale colorée des nuits tropicales, pour régler leur compte à tous les nuisibles volants et espérais que ceux sur deux pattes auraient eu la courtoisie d’attendre le lever du soleil. Il faut croire que je n’ai pas été entendu... contrairement à cet importun. Je vais devoir le prier de revenir plus tard.

Les faibles luminaires de l’esplanade découpent sa silhouette sur le rideau. À la regarder, je comprends sans peine que ce drôle de paroissien préfère que nos échanges restent discrets, sinon pourquoi aurait-il revêtu son automatique d’un silencieux ?

samedi 28 octobre 2017

BONS BAISERS DE BISSAU, la scène d'ouverture !




Une vague de chaleur humide balaye la cabine. 

Un steward vient de faire coulisser la porte avant de l’avion. J’ouvre un œil. Quelle heure  ? Une heure trente du matin. Quelle heure absurde pour se poser. Pour se poser où déjà ?

Dès que je mets le pied hors du Boeing 737, le choc thermique me frappe encore plus rudement. Dire que nous sommes en hiver. 

Un antique escabeau grince sous mes pas. La nuit m’emprisonne dès le haut des marches. Une lune décroissante déverse son inexistante clarté sur le tarmac. Je bâille en regrettant mes lunettes de vision nocturne.  

Quelques lucioles incandescentes rougeoient au pied de l’avion. Soudain une bulle de lumière brise la noirceur ambiante, un militaire allume une cigarette avec son briquet. J’espère que le personnel d’escale ne fera le plein de l’appareil qu’à l’aube, sinon cette réunion de fumeurs anonymes pourrait nous précipiter par delà la porte des enfers. 

J’aurais préféré l’accueil d’hôtesses aux seins arrogants et à la croupe charnue, mais je pense que je vais devoir me contenter de ces conduits de cheminée aux uniformes bariolés. C’est fou ce qu’un treillis parait moins sexy qu’une jupe étroite, même dans la plus profonde des nuits.

L’aérogare nous attend de l’autre côté de la piste. Billet retour pour les années 70. J’ignorais que certaines villes de province avaient démonté les leurs pour les revendre sous ces latitudes. Soyons positifs, l’intérieur du bâtiment est éclairé. Direction donc… l’Aeroporto Internaçionnal Osvaldo Vieira, à en croire les néons bleutés qui serpentent sur la façade.

vendredi 20 octobre 2017

"Ses ennemis le trouvent Mortel", une nouvelle de SASSA







D’abord le bleu lumineux du ciel, puis le blanc éclatant des nuages. Un peu partout des trouées montrant un sol vert sombre plusieurs milliers de mètres plus bas. Très vite une couche opaque de givre recouvre la visière de mon masque. Je perds la vue pendant qu’un froid intense m’emprisonne.

Deux sensations qui déchirent l’instant et me projettent au cœur d’une mission deux ans plus tôt.

L’aveuglement et le froid, là-bas aussi. Désagréables souvenirs. Une opération à priori simple qui avait tourné à l’enfer.

J’avais été envoyé au Nigéria pour identifier un groupe de pirates. Ceux-ci menaçaient régulièrement plusieurs installations de Shell dans le delta du Niger. Rançons successives et exécutions sans raison avaient conduit à notre intervention. Une fois localisés, les forces spéciales les auraient ensuite neutralisés.

vendredi 13 octobre 2017

"Ses amis le disent Mystique", une nouvelle de SASSA




La porte s’efface et le bruit devient assourdissant. Un souffle d’air glacé balaye l’intérieur de la soute. Je fixe Elias à travers mon masque avant de hurler :


— Avant laudes !


« Avant laudes ! » Lequel de nous deux avait-il inventé ce cri de guerre ? Lui, si je me souviens bien, après ma fameuse nuit dans la cathédrale Saint Jean-Baptiste. « Les laudes sanglantes », comme le service avait baptisé cette opération à postériori.


Cette fameuse nuit, la Bête avait-elle vraiment cru trouver refuge et protection dans le bâtiment ? Des chevaliers du Moyen Age auraient peut-être respecté ce lieu sanctifié. Quoique. Au vu de la démence de ses crimes, la question aurait pu se poser. Peu m’importa, je n’étais pas chevalier.


J’aurais traqué l’infâme n’importe où. Je voulais la renvoyer dans un quelconque de ces milliers d’enfer par-delà les limbes. Là, des flammes attisées par le cri de ses dizaines de victimes l’auraient dévorée jusqu’à la fin des temps.


vendredi 6 octobre 2017

"Les femmes l'aiment Macho", une nouvelle de SASSA




Harnaché aussi lourdement qu’un gladiateur qui aurait décidé de rejoindre la Xème Légion, je me tiens debout tête baissée, musclant mes adducteurs à coups de trous d’air de plus en plus violents.

Le bruit des turbopropulseurs ne me gêne plus depuis longtemps. Je me suis habitué à ce désagréable bourdonnement au fil des années. La vieille baleine qui nous sert de taxi grince et vibre presque plus qu’elle n’avance.

Cela doit bien faire dix-huit mois que je n’ai plus gouté à cette version extrême du parachutisme qui nous attend. C’est comme le vélo, cela ne s’oublie pas, répètent à longueur d’entrainements nos instructeurs. Un sacré vélo tout de même.

Perdu dans mes pensées, je tente de m’isoler de cet environnement perturbé. Elias Mbako, mon coéquipier, se repose sur le banc derrière moi. Lui aussi se concentre en silence. Les dernières minutes avant le début des choses sérieuses.Une pratique rituelle !

Comme celle à laquelle je me suis adonné quelques heures plus tôt : ma purification avant chaque mission. Évacuer tout ce surplus à date de péremption qui squatte mon corps. Expulser toutes les toxines qui sommeillent dans ses plus sombres recoins. Obtenir une nouvelle virginité pour l’offrir au plaisir du danger.

La blonde vénitienne à l’autre bout du comptoir m’était apparue comme une bonne option pour y parvenir.

mercredi 4 octobre 2017

Pause dans BONS BAISERS DE LONDRES

J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop, mais je vous propose de faire une pause d'environ un mois dans la parution des nouvelles de BONS BAISERS DE LONDRES.

A la place, je vous offre une nouvelle totalement inédite qui va vous permettre de faire la connaissance de Jo DRAKE, le héros de BONS BAISERS DE BISSAU, mon nouveau roman qui paraitra en novembre.

Cette nouvelle sera publiée en 4 fois, chaque publication pouvant (presque) se lire indépendamment des autres. 

Alors rendez-vous vendredi prochain pour la première partie !


BONS BAISERS DE BISSAU
(à paraitre en novembre)


mercredi 27 septembre 2017

"Une coque grise", une nouvelle de SASSA



J’écoute sans que rien ne me choque, pourtant tout cela n’a rien d’honorable. 

Mais le service, mon service, doit montrer son utilité s’il veut que ses maitres le fassent revivre. Une mission nous a été confiée, nous devons l’exécuter, dont acte. 

Le responsable de la zone Europe de l’Ouest se met à jouer avec l’écran.

— Notre action doit empêcher la livraison de ce porte-hélicoptères aux Russes. Malgré les risques pour l’équipage et le personnel civil, il a été décidé, après accord du Premier ministre, de l’immobiliser à Saint-Nazaire en détruisant ses capacités de manœuvres. Une unité de plongeurs du Special Boat Service va fixer et faire exploser plusieurs charges sur la coque du navire. Le Major Querry, responsable de cette opération au SBS, va nous expliquer cela. Major, s’il vous plait. 

mercredi 20 septembre 2017

"Une trajectoire dorée", une nouvelle de SASSA



Quel parcours depuis l’Irlande !

Hier soir, le Premier ministre a confirmé ma nomination. Je suis le deuxième écossais à occuper ce bureau. 

J’aime la vue depuis cette fenêtre. Elle donne sur la nuit toujours brumeuse du cœur de Londres. Des lampadaires aux formes hors du temps y brillent tels des phares qui guident la barque de notre destinée.

La table en acajou et cuir burgundy vert de mon prédécesseur est restée là. Ces années ne prêtent guère aux dépenses inutiles. J’ai posé dessus un cadre au centre duquel est fixée une disquette informatique, unique souvenir de mon passé. À présent, seul l’avenir m’intéresse. 

Des ennemis nous guettent de toute part. La Russie n’a pas disparu. Le dragon chinois déploie ses ailes. Les États-Unis nous abandonnent un peu plus chaque jour. Quant à l’Europe, notre politique y a réduit considérablement notre influence et nos soutiens. 

dimanche 10 septembre 2017

BONS BAISERS DE JAKARTA, 1er Prix


Ce mois d'aout, le groupe FB Polar d'Espionnage a organisé son premier concours.

BONS BAISERS DE JAKARTA a remporté le premier prix 2017, devant Black$tone de Guillaume Richier et La femme de Berlin de l'auteur québécoise Pauline Vincent.

Merci à Sandrine Sageloli d'avoir organisé cet événement.

Rendez-vous en 2018 pour peut-être BONS BAISERS DE BISSAU.

vendredi 8 septembre 2017

"Vert anglais" (intégral), une nouvelle de SASSA



L’ordre est venu de tout en haut. Autorisation de tuer à l’appui. Éliminez Gramokov et récupérez les documents !

Deux des gardes du corps de l’ancien chef de section du KGB gisent déjà dans un recoin sombre du bâtiment. Divergence musclée de points de vue avec nous. Elle a plombé l’échange que l’ex-général soviétique envisageait. Son rendez-vous avec le conseiller de l’émir est remis à une date ultérieure. Le cousin du Roi n’aura pas la liste. Notre ami russe a pris la tangente et nous l’avons perdu de vue dans les méandres de ce labyrinthe. 

L’idée de Gramokov n’était pas si mauvaise. Se servir de l’agitation causée par la visite de l’émir sur le chantier de son projet pour l’an 2000, pour remettre les documents. Cela lui assurait à la fois une certaine discrétion et une bonne sécurité. L’ensemble du personnel des lieux était en ébullition. Ouvriers, ingénieurs, invités, officiels, militaires… personne ne connaissait ses voisins. Des gardes trainaient de partout, l’œil aux aguets soupçonnant tout un chacun et la nécessité d’emprunter la digue reliant l’ile artificielle à la côte interdisait d’approcher sans autorisation d’accès.

Si au départ tout ceci nous avait aidés, nos costumes de Savile Row nous ayant permis de passer inaperçus parmi les invités autour du buffet, cette compagnie trop luxueuse commençait à se retourner contre nous. On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs — d’esturgeons ici — et l’on ne stoppe pas des ex-spetsnazs sans se salir un peu. Désormais, trop de poussière de ciment nous recouvre pour être honnête.

Par une baie vitrée non encore revêtue de verre, j’aperçois notre général et deux de ses gorilles qui se dirigent vers le terreplein du parking officiel. L’endroit grouille de Rolls-Royce et de limousines. Ainsi que des Men In Black qui vont avec ! Je ne comprendrai jamais cette manie qu’ont les gardes du corps de s’habiller toujours en noir… surtout dans un pays où le blanc prévaut pour les tenues. D’accord, le costume est plus pratique que la djellaba pour défourailler, mais pourquoi choisir le noir ? 

Gramokov vient de monter à bord d’un Range Rover du plus beau vert anglais. Ses sbires le suivent dans un second. Le convoi s’engage sur la digue en direction du centre-ville. 


mercredi 23 août 2017

"Vert anglais" 4/4, une nouvelle de SASSA




Un craquement bruyant accompagne la disparition du parebrise et de mon appui-tête. Le propriétaire ignorera toujours que des balles les avaient meurtris auparavant. Toutefois je doute que cela le console.

Gramokov quitte le chantier par une porte, ouverte cette fois. À nouveau, les gardes nous regardent passer l’air sidéré, à croire qu’ils n’ont jamais vu une Rolls ayant subi un relooking extrême.

De retour sur le bitume, notre Rolls, quoiqu’allégée, assure l’essentiel, elle nous maintient dans les basques de l’ex-membre du KGB.

— J’ai compris où se dirige notre homme, lancè-je à Duncan les cheveux au vent. Il faut le rattraper au plus vite.

— Je fais ce que je peux, mais je suis sidéré que cet engin roule toujours. Nous n’y arriverons pas comme ça. Je vais essayer un truc.

Il appuie sur un bouton et j’entends une série de déclics derrière nous. La capote sort de sa protection et se déploie comme une aile face au vent nous ralentissant d’un coup.

— Duncan ! C’est quoi ce truc ?


mercredi 16 août 2017

"Vert anglais" 3/4, une nouvelle de SASSA



Nous l’évitons à l’ultime seconde par la droite pendant que la police décide de prendre à gauche. Je crains qu’ils regrettent ce choix à l’issue de leur dépassement.

Usant de toute la puissance du freinage de notre carrosse, nous abandonnons une grande partie de la gomme de nos quatre pneus sur le goudron. Si dans cette somptueuse décapotable, les chevaux se montrent élégamment discrets, les disques sont diablement efficaces et nous projettent contre nos ceintures. Au dernier instant, relâchant le tout, Duncan joue du frein à main pour nous placer perpendiculairement à la route. À l’ultime seconde, écrasant l’accélérateur, il nous envoie du bon côté du rail. Enfin pas exactement, car un engin de deux tonnes ne réagit pas comme une Lamborghini de sept-cents kilos. Alors seul le sacrifice du parechoc arrière nous sauve et nous remet dans la trajectoire souhaitée. Le prince à qui nous avons emprunté la Rolls ne va pas être content — franchement pas content.

mercredi 9 août 2017

"Vert anglais" 2/4, une nouvelle de SASSA




Les deux véhicules étaient postés à la hauteur du premier carrefour en sortant de la digue. Ils nous ont pris en chasse dès que nous avons tourné à droite derrière notre ami russe. Que peuvent-ils tenter sur cet ahurissant boulevard à deux fois cinq voies ? Même dans une circulation aussi calme, une attaque en pleine ville tiendrait de l’inconscience. La police émiratie ne pardonne pas. 


— Ralentis un peu jusqu’à ce que l’un d’eux vienne à ma hauteur, Duncan.


Question ralentir, mon Lowlander ne fait pas dans la finesse et écrase d’un coup la pédale de frein. Le premier Range dans un écart sur la gauche nous évite de justesse, pendant que le deuxième se place où je l’espérais.


mercredi 2 août 2017

"Vert anglais" 1/4, une nouvelle de SASSA



L’ordre est venu de tout en haut. Autorisation de tuer à l’appui.

Éliminez Gramokov et récupérez les documents !


Deux des gardes du corps de l’ancien chef de section du KGB gisent déjà dans un recoin sombre du bâtiment. Divergence musclée de points de vue avec nous. Elle a plombé l’échange que l’ex-général soviétique envisageait. Son rendez-vous avec le conseiller de l’émir est remis à une date ultérieure. Le cousin du Roi n’aura pas la liste. Notre ami russe a pris la tangente et nous l’avons perdu de vue dans les méandres de ce labyrinthe.


L’idée de Gramokov n’était pas si mauvaise. Se servir de l’agitation causée par la visite de l’émir sur le chantier de son projet pour l’an 2000, pour remettre les documents. Cela lui assurait à la fois une certaine discrétion et une bonne sécurité. L’ensemble du personnel des lieux était en ébullition. Ouvriers, ingénieurs, invités, officiels, militaires… personne ne connaissait ses voisins. Des gardes trainaient de partout, l’œil aux aguets soupçonnant tout un chacun et la nécessité d’emprunter la digue reliant l’ile artificielle à la côte interdisait d’approcher sans autorisation d’accès.


mardi 18 juillet 2017

"Les triangles blancs", une nouvelle de SASSA



Tokyo. Fin de semaine. Circulation chargée au pied de notre immeuble, comme chaque jour. L’ascenseur panoramique nous ramène à notre étage après un petit déjeuner vite expédié. Un calme déprimant noie l’hôtel sous son ennui.  
Le rendez-vous entre l’envoyé du général Gramokov et les Yakuzas est prévu cette après-midi. L’homme doit rencontrer le Wakagashira du clan des Nakudo. L’émissaire débarquera de l’avion de Nagasaki. Son entretien avec le principal lieutenant du chef de cette organisation criminelle doit avoir lieu dans un salon de l’aéroport réservé à cet effet.
Nous allons passer les prochaines heures à fourbir nos armes dans l’attente de la fin de cette entrevue. L’homme ne doit en aucun cas repartir de Tokyo à son issue. Sa disparition, attribuée aux Yakuzas, devrait réduire à néant cette nouvelle tentative de l’ancien général soviétique.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrent sur notre étage avec leur sempiternel ding-dong.
Au milieu du couloir, quatre très jeunes femmes se dirigent vers nous. Voilà une occupation potentielle bien plus amusante que de lubrifier du métal. Quelques années en arrière effectivement, aujourd’hui, je les trouve bien trop jeunes à mon gout.

mercredi 12 juillet 2017

"Soleil noir", une nouvelle de SASSA



Coincé entre deux hommes d’affaires dans ce vol pour Tokyo, je rêve d’un verre.

Le Japon, l’émissaire du général Gramokov y a été vu. Il prendrait des contacts avec les Yakuzas, la pègre locale. Les tractations qu’il menait avec la baronne sur la côte méditerranéenne n’ont pas abouti. Notre présence sur le domaine ne doit pas y être étrangère. La perte du colibri ne s’est pas révélée comme totalement inutile.

J’effectue de nouveau une mission avec Duncan. Mon cadet se trouve quelques sièges plus loin, lui aussi en classe affaire, restrictions budgétaires obligent.

Je me décide enfin à quitter ce siège trop étroit. Au bar, sublime représentante de sa compagnie et du pays du soleil levant, une charmante hôtesse attend esseulée derrière son comptoir. Une peau de porcelaine qui met en valeur le rouge sang de ses lèvres. Un sourire qui s’accompagne d’un léger plissement des narines. Remontant ce tendre chemin, mon regard finit sa course, noyé dans le sien.

Pris dans les rets de ses jolis yeux bridés, mon esprit dérive. Sans que je sache réellement pourquoi, un reportage me revient en mémoire. Il présentait en détail cette nouvelle génération de long-courriers. Le journaliste y insistait sur l’existence de vastes cabines-couchettes pour l’équipage. Après tant d’années de carrière, je n’ai jamais eu l’occasion de tester ce type de transports. 

mercredi 5 juillet 2017

"La baronne Vermeille", une nouvelle de SASSA



— Parlez plus bas, elle pourrait bien nous entendre.
— Allons mademoiselle Fontana, nous nous trouvons à près de 2000 mètres.
La belle Italienne qui se tient trop près de moi n’ose pas bouger. Pourtant, d’après Duncan, elle est plutôt du genre active dans l’action. Mais sans doute préfère-t-elle la douceur de la nuit à la chaleur de cette après-midi pour pratiquer un quelconque sport. À moins que Duncan ne soit parvenu à trouver quelques points sensibles auxquels je n’ai pas encore accès.
— On prétend, en ville, qu’elle est capable de noter la moindre variation dans le chant des cigales et d’en tirer toutes les conséquences.
Je me retiens de sourire quand cette jeune brune aux accents méditerranéens me glisse cela à l’oreille… mais dans ce mezza-voce je distingue une réelle inquiétude. Peut-être devrais-je la prendre plus au sérieux. Ou tout du moins, moins laisser mon esprit s’égarer pendant que mes yeux se perdent sur ses courbes avantageuses.

mercredi 28 juin 2017

"Le péril jaune", une nouvelle de SASSA



23 h 30, le garde de l’entrée ouest vient de s’effondrer sur son bureau.


Je dispose de trente minutes avant que la prochaine ronde de surveillance ne le découvre bavant, l’air béat, la joue écrasée contre le sous-main. 


Aucun risque de voir un patient ou un soignant survenir à l’improviste, cette aile de l’hôpital est réservée aux locaux administratifs. Officiellement, car en réalité elle abrite l’unité de recherche du « bon docteur », un homme bien connu pour ses liens avec les services secrets de l’Union soviétique. Un soutien fort utile qui lui a permis de faire disparaitre son dossier des archives de la Stasi lors de la chute du mur.


Hier soir, au moment de venir à bout d’une place rétive, j’ai été convoqué en urgence par le responsable du contrespionnage. Stoppé dans mon élan et abandonnant ma future conquête à sa déception, j’ai rejoint Edwin Finley, une des personnes les plus mystérieuses que j’ai rencontrée au cours de mes années au MI6.