J - 177 Quand avons-nous échoué ? Révolution

J - 177

Quand avons-nous échoué ? Révolution

- Quand nous avons admis la nécessité impérieuse et définitive d’une classe moyenne !

- Mais sans la classe moyenne, point de révolution industrielle.

- C’est vrai, elle en constitue le socle. Mais produisons-nous encore des choses indispensables que nous ne possédons pas déjà ? Non, la classe moyenne crée de toute pièce des besoins pour encore devoir concevoir, fabriquer et vendre des choses non indispensables, voire même totalement ridicules. En effet, tout cela lui est indispensable pour justifier sa propre existence. Car la classe moyenne n’est pas le Créateur de la révolution industrielle, elle en est l’enfant. Et sans parents, plus d’enfants.

Son interlocuteur garde toutefois confiance dans l’avenir.

J - 178 L’art de la paix (extrait)

J - 178

L’art de la paix (extrait)

« Les guerres se perdent toujours »

Yusuf al-Dawla

Penseur Ysthophraingien

(1022 - 1101)

J - 179 Le diner des dieux

J - 179

Le diner des dieux

- Relève-toi, mon ami.

- Mon maitre, remercie le directeur des choses scellées en se remettant sur ses pieds.

- Marchons un peu, j’aime ces moments où je me sens libre de tout ce lourd protocole. Même si le maitre de ces lieux, ce cher Grand-Prêtre ne les apprécie guère, murmure le jeune roi tout en se levant difficilement, à cause de son pied infirme.

- Mon maitre, vous êtes le maitre de ces lieux, comme de toute la Haute et Basse Égypte.

- Il faudra un jour que je songe à lui rappeler, tu as raison, lui répond le jeune homme aux yeux fardés avec un léger sourire. Sais-tu mon ami que Horus m’est apparu cette nuit.

- Horus, Pharaon, alors que vous dormiez dans le temple d’Amon, plaisante son compagnon de marche.

- Tu ne devrais pas te moquer ainsi des Dieux, oublierais-tu que je dinerai à leur table pour l’éternité.

- Que l’heure de ce diner ne vienne pas trop tôt, mon maitre.

- Merci mon ami. C’est à cause de sa venue que je t’ai convoqué.

L’homme jette un regard plein de perplexité vers le jeune Pharaon qui le précède avec difficultés.

J - 180 Dans les mains du Diable

J - 180

Dans les mains du Diable

Cela asservira l’homme, je vous le prédis. C’est l’inverse de la culture que cela prétend défendre. Imaginez tous ces hommes seuls chacun dans leurs chambres, dans leurs mansardes, dans leurs taudis. Imaginez les seuls ! Les voyez-vous en train d’apprendre et de comprendre. Comment peut-on imaginer d’apprendre et de comprendre sans discuter ? Cela n’est que folie ! Recevoir sans explications, recevoir sans critiques, recevoir sans mises en évidence de l’important, quelle déraison ! La porte ouverte à toutes les faussetés, toutes les aberrations, aux pires affirmations. L’homme n’est pas fait pour avancer seul dans les ténèbres. Je prie à genoux d’interdire cette abomination, de vous saisir de la personne de son inventeur et de le condamner à l’enfermement perpétuel. Punissez sans tarder ce Gutenberg avant que sa folle création ne se répande, ô sages pères inquisiteurs de notre seigneur Jésus Christ réunis en ce 11 septembre 1436 dans cette sainte chapelle !

Jean de Pernes

Père abbé du couvent de Saint-Jacques à Strasbourg

Frère ysthophraingien du troisième cercle

J - 181 Vis un autre jour (extrait)

J - 181

Vis un autre jour (extrait)

« La supériorité de la vie sur la mort, c’est qu'elle a une fin. »

Theresius de Grenade

Penseur Ysthophraingien

(1102 - 1187)

J - 182 David

J - 182

David

- Ce bloc est unique. On le dit pourri. Pourtant j’en ressens de la poésie, la puissance, la beauté intérieure. Les gens ne savent pas écouter les pierres. Et encore moins s’en faire entendre. Les gens ne savent pas parler aux pierres. Et encore moins les faire discourir. Je communie avec l’âme des pierres. J’ai hérité de ce don de Dieu.  

L’homme regarde le sculpteur de génie en extase devant l’immense bloc de marbre. Les pierres ont-elles une âme ? Qu’importe cette question, l’éternité n’en viendra pas à bout. La seule chose de sure, c’est que les pierres ont un cœur et qu’elles l’offrent trop souvent aux hommes qu’elles côtoient.