J - 116 Le phénix de l’égyptien

J - 116

Le phénix de l’égyptien

Mes amis, mes frères, la folie de nos pères a failli causer la disparition de notre peuple. Ils avaient perdu le sens de notre mission. L’ambition les a emportés et a failli mettre un terme à notre juste quête.

Bien peu d’entre nous vivent encore, malgré tout, nous demeurons. Horus a confié une vision de l’avenir au premier d’entre nous. Avec cette vision, il lui a transmis une responsabilité, celle d’éviter qu’elle survienne à tout prix, fût-ce au final par la disparition de l’humanité. Désormais nous voilà les garants de la voie qu’ils, Horus et notre ancêtre, grâce leur soit rendue, nous ont montrée.

Plus personne ne doit entendre parler de nous, toutes les traces de notre existence et de notre ancien royaume doivent être à jamais effacées. Les Ysthophraingiens ne doivent plus subsister que dans le secret de nos cœurs. Leur vie et celle de leurs descendants ne doivent plus avoir qu’un but, celui qu’Horus nous a ordonné.

L’avenir compte sur la pyramide d’or au socle de basalte, mes frères, faisons en sorte qu’Horus n’ait pas eu tort.

Longue vie aux Ysthophraingiens de l’ombre ! Longue vie à la lumière de l’humanité.

J - 117 Le crépuscule de l'égyptien

J - 117

Le crépuscule de l'égyptien

- Mon souverain, nos troupes sont en position d’attaque. Le siège isole leur dernière ville depuis maintenant trois mois, c’est le moment.

- Êtes-vous sûr qu’aucun d’entre eux ne demeure ailleurs

- Autant qu’on puisse l’être. Nous les avons traqués partout. Même si certains sont parvenus à échapper à nos hommes, ils ne représentent plus une menace.

- Comment en être absolument sûr ? Avec les fanatiques, rien n’est jamais impossible.

- Mon souverain, nous ne cesserons jamais de les traquer, ils ont eu tort de s’attaquer à notre Empire.

- Alors général, qu’on en finisse. Pas de quartier envers ces fous.

Sur un signe de leur général, l’ensemble des troupes assyriennes se lancent à l’assaut de ce qui fut la capitale du royaume ysthophraingien.

J - 118 Le cauchemar de l’égyptien

J - 118

Le cauchemar de l’égyptien

Mon père, grâce lui soit rendue, a étendu notre royaume bien au-delà des limites de la cité de nos ancêtres. Désormais, les Ysthophraingiens sont craints et nos prêtres imposent notre religion à de nombreuses villes et peuplades nomades.

Des pyramides d’or au socle de basalte trônent au centre de ces cités. Tous ceux qui nous résistent ou refusent de se convertir sont impitoyablement brulés. D’aucuns ont parlé de cruauté, non, tel est le prix de la sauvegarde de l’avenir.

Horus le tout puissant nous a montré la voie. Rien ne doit se dresser entre nous et la survie du monde. La fin d’une époque est arrivée avec la mort, paix à leur âme, des derniers membres du Conseil des Anciens. Cette assemblée d’un autre temps a disparu avec eux. À l’aube de ce jour nouveau, je suis fier d’être le guide de mon peuple.

Longue vie aux Ysthophraingiens ! Longue vie à l’humanité !

J - 119 Le descendant de l'égyptien

J - 119

Le descendant de l'égyptien

Il y a presque un siècle maintenant que notre ancêtre a quitté Louxor pour fonder cette cité. Elle m’étouffe. Il n’est pas question que j’y reste en observateur du monde extérieur.

Hier, un sage est venu me voir arrivant d’un petit village dans la montagne. Un certain Ystophraig ou Ysthophraing, je ne sais plus bien. J’aurais peut-être dû lui redemander, avant de le faire exécuter. Il m’a ouvert les yeux sur notre avenir. Quelle meilleure façon d’amener le monde à trouver une juste voie qu’en en devenant son guide.

Cette après-midi, je présenterai ma stratégie devant le Conseil des Anciens, une stratégie de conquête. Le chef de la garde de la cité m’a déjà assuré de son soutien. Lui aussi ne rêve que de gloire.

Demain sera l’aube d’un jour nouveau, celui de la grande destinée de notre peuple, la marche des Ysthopraigiens, je lui dois bien ça… ou plutôt Ysthophraingiens, ça sonne mieux.

J - 120 La mort de l'égyptien

J - 120

La mort de l'égyptien

La fin de ma vie approche. Mes enfants sont morts et mes petits enfants sont déjà adultes. Je ne sais toujours pas pourquoi Horus m’a indiqué ce lieu plutôt qu’un autre, mais je lui ai obéi. Peut-on ne pas suivre les recommandations d’un Dieu ? Certains s’y sont risqués, parait-il, mais je n’ai pas osé.

Le seul moment où j’aurai peut-être dû, ce fut quand il m’ordonna d’entamer notre périple. Ensuite j’aurais dû aussi refuser à Pharaon de l’abandonner. Rejeter en même temps l’ordre de deux Dieux, quel orgueil ! Quoiqu’à l’époque je m’en serais cru capable. Peut-être aurais-je du. C’est mon seul regret.

Je lègue la cité au plus ancien de mes petits-fils, ce n’est pas le meilleur, mais avec l’aide du Conseil des Anciens il y arrivera. Ils connaissent tous notre importance pour l’avenir.

Je vais pouvoir prendre le frais ce soir encore sur la terrasse de ma maison et demain…