mercredi 28 juin 2017

"Le péril jaune", une nouvelle de SASSA



23 h 30, le garde de l’entrée ouest vient de s’effondrer sur son bureau.


Je dispose de trente minutes avant que la prochaine ronde de surveillance ne le découvre bavant, l’air béat, la joue écrasée contre le sous-main. 


Aucun risque de voir un patient ou un soignant survenir à l’improviste, cette aile de l’hôpital est réservée aux locaux administratifs. Officiellement, car en réalité elle abrite l’unité de recherche du « bon docteur », un homme bien connu pour ses liens avec les services secrets de l’Union soviétique. Un soutien fort utile qui lui a permis de faire disparaitre son dossier des archives de la Stasi lors de la chute du mur.


Hier soir, au moment de venir à bout d’une place rétive, j’ai été convoqué en urgence par le responsable du contrespionnage. Stoppé dans mon élan et abandonnant ma future conquête à sa déception, j’ai rejoint Edwin Finley, une des personnes les plus mystérieuses que j’ai rencontrée au cours de mes années au MI6. 


mercredi 21 juin 2017

Sortie de "BONS BAISERS DE JAKARTA", un roman de SASSA


https://www.amazon.fr/BONS-BAISERS-JAKARTA-SASSA-ebook/dp/B071KL2GRR/

Cette semaine, je vous propose de faire une pause dans la publication des nouvelles de "BONS BAISERS DE LONDRES" pour vous laisser découvrir "BONS BAISERS DE JAKARTA" qui sort ce jour.

"BONS BAISERS DE JAKARTA" est la suite et fin de "BONS BAISERS DE DUBAI" paru en avril 2017.

Un extrait pour vous donner une idée du style et rythme haletant du livre.



"D’autres cris proviennent du bas de l’escalier. Toutes les lumières sont maintenant allumées. On se précipite derrière moi. Enfin la coursive de la timonerie et au milieu la cabine du commandant. Sa porte s’ouvre. D’un violent coup d’épaule, je renvoie ce dernier à l’intérieur. Assommé, il ne m’embêtera plus. Partout des bruits de bottes résonnent. J’atteins la porte donnant sur l’extérieur. Un garde débouche côté plateforme hélicoptère pendant qu’un autre remonte au trot la promenade. D’un même mouvement, les deux hommes pointent leur fusil et ouvrent le feu sur une ombre volant vers des flots salvateurs. 

lundi 19 juin 2017

21 juin, Fête de la musique... mais pas que !


https://www.amazon.fr/BONS-BAISERS-JAKARTA-SASSA-ebook/dp/B071KL2GRR/

Le 21 juin est la date de sortie de "BONS BAISERS DE JAKARTA", la suite et fin de "BONS BAISERS DE DUBAI", alors pour vous faire patienter jusque là je vous propose un petit extrait, une course poursuite haletante à travers les rues de Jakarta.



Les « activistes » en question se dirigent vers nous. Négligemment, ils jouent de la batte en nous dévisageant.

— On négocie ou on résiste, demandè-je à Tom.

— On court ! me répond-il en nous montrant une rue proche.

Aussitôt nous plongeons sur le côté. Après une seconde d’hésitation, les spectres blancs se lancent à notre poursuite. La direction choisie nous met provisoirement à l’abri, mais nous éloigne de la sortie. Nous courrons derrière Tom sans nous poser de questions. Espérons que ce dernier sache où il va. Par trois fois, nous virons à angle droit. Derrière nous, les battes se trouvent encore là, leur propriétaire nullement largué. 

mercredi 14 juin 2017

"Des braises blondes", une nouvelle de SASSA



Londres s’enfonce dans une brume hivernale. 


Duncan tient fermement le volant de la Jaguar. Notre bolide vert anglais laisse rapidement derrière lui Buckingham Palace et un monde d’ectoplasmes diffus. Concentré sur le faisceau de nos phares, mon jeune collègue découpe l’ouate noire de cette nuit à la vitesse d’une couturière sous amphet. Nous nous dirigeons plein nord et l’odeur de nos terres ancestrales le motive. 


Moins de vingt minutes plus tard, Duncan range la voiture sur un parking de banlieue. Un pub écossais qu’il a découvert récemment, me glisse-t-il, l’œil brillant. 


Dans les traces de mon guide « spiritueux », je referme la porte derrière moi. L’atmosphère de la salle se révèle encore plus opaque que celle que nous venons de quitter. D’âcres fumées nous enserrent de leurs bras poisseux. Une table se dévoile soudain. Mon homme s’y laisse tomber. Un regard vers la serveuse, une Lolita mâtinée de punk, et, sans un mot échangé, une bouteille et deux verres atterrissent sur la table. Le renard des basses terres a ses habitudes dans ce terrier humide.

mercredi 7 juin 2017

"Fleur bleue", une nouvelle de SASSA



— Doit-on coucher avec toutes les femmes que l’on rencontre ? nous lance Duncan, avec un regard à la fois trouble et moqueur. 

J’aime beaucoup Duncan. Des favoris roux fournis, une carrure d’athlète, un mental d’acier et un gout immodéré pour la boisson. Un vrai Écossais ! Bien que de cinq ans mon cadet, il a appris suffisamment tôt la vie pour être de bonne compagnie.

Ce soir, nous fêtons la fin de notre période de formation à Fort Monckton. La quinzaine de gueules d’ange présentes dans le mess fixe le Strathclyde Fox, son surnom au sein de notre promotion. Nous sommes tous avides d’entendre la réponse de ce Casanova version Lowlands.  

— La question mérite d’être posée, car, ne l’oublions pas, l’homme demeure avant tout une bête de sexe. Eh oh, rêvez pas. De ces mots retenez surtout celui de bête. Chaque fois qu’on agite devant ses yeux le moindre chiffon rouge, extrêmement court ou fendu, moulant ou vaporeux — et même d’une autre couleur — il fonce tête baissée et queue dressée. Plus aucune réflexion, plus aucune inhibition. 

L’orateur balaye son auditoire avec un regard brumeux.   

— Que faire quand, comme nous, on se trouve confronté en permanence à ce risque de manipulation ? Il faut savoir élever son mental dans des sphères aussi inaccessibles à ces viles tentations que des Everest de latex le seraient pour des Etna brulants. Vous voyez l’image ?