J
- 191
Le
prédateur
Ses
yeux parcourent l’horizon. Un voiler glisse sous un nuage. Lui marche sur le
sable. Pas lent, tête haute, il profite de l’instant. Un groupe de sirènes
alanguies le surveille. Il s’en rapproche sans les voir. Son esprit vagabonde.
Il s’arrête, hume le vent, repart euphorique. Il calque son rythme sur celui des
vagues. Un couple le croise, le toise. Il évite l’écume d’un balayage. Il
sourit, pense à sa jeunesse. Décide de poser là sa serviette. S’il levait la tête
à ce moment précis, il serait pétrifié. Des méduses, ses voisines de hasard, l’injurient
de leurs regards. « Pervers ! N’as-tu pas honte ? Ne t’installe
pas près de nous ! » vocifère le canon de leurs yeux.
Triste sort que celui d’un homme seul à la plage.
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