J - 182
El condor pasa.
Imposant pli du coup à la
base de son crane chauve, nez crochu très court et épaules toujours voutées, on
l’appelle Condor. Depuis un moment, ses petits yeux noirs se rétrécissent jusqu’à
paraitre clos. Le sommeil semble l’avoir maintenant emporté. Soudain il se
redresse et déploie ses deux grandes ailes. Il fond toutes serres dehors. Derrière
ses lunettes en métal doré, son regard acéré parcourt son jeu. Un sourire monte
à ses lèvres. Sa carte s’abat sur la table en bois ciré. Précise et victorieuse.
Puis avec la même soudaineté, cet oiseau de proie replonge dans une nouvelle
phase de sommeil. Les vrais tueurs ne le paraissent jamais.
Série de portraits volés de
la fin du monde.
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