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L'ombre
d'Horus
Horus
doit m’apparaitre cette nuit. Pharaon a été formel. Me voilà donc coucher sans
dormir dans une des chambres du temple de Amon-Rê à la merci de son
Grand-prêtre. On ne peut pas dire que je sente en sécurité, loin de là. Même la
présence de Pharaon dans le complexe religieux ne l’arrêtera pas. La tête me
tourne. Je n’ai pourtant rien mangé du repas proposé par les prêtres, je ne
suis pas fou à ce point. Pharaon avec un sourire complice m’a proposé de
partager ses propres plats, mais cela aurait été blasphématoire. J’ai trop de
respect pour la grandeur de mon maitre, le roi de la Haute et Basse Égypte. Une
forme floue se dessine dans l’encadrement de la porte de cette chambre. Horus ?
Non, elle n’en possède pas les attributs. Et Horus ne tient pas de couteau dans
sa main, à quoi lui servirait-il dans le monde des hommes. Je ne peux plus
bouger. L’encens, c’est ça. Je sens son odeur. Il me brouille la vue et m’ôte mes
dernières forces. La forme dans la nuit s’approche. Mes yeux se ferment. Adieu
mon maitre. Un bruit résonne à mes oreilles, surement les portes de l’enfer qui
s’ouvre. Ma punition pour n’avoir pas su te protéger. Adieu Pharaon.
Dans
la chambre, un homme s’écroule. Derrière lui, le chef de la garde personnelle
de Pharaon tient une lance. Pharaon avait raison, pense-t-il en regardant le
cadavre de l’homme à la dague. Le fanatique qui accompagne depuis des jours le
Grand-Prêtre git à ses pieds, le dos transpercé par la longue lame de l’arme.
Il l’attrape et l’emporte. Horus ne va plus tarder à venir rencontrer le
directeur des choses scellées.
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