![Les Ysthophraingiens, Dernières Chroniques de la Fin du Monde Les nouvelles de SASSA auteur de polars d'espionnage](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgud_hATikVL93IbMhrDw9vTwD0tkxZ-jGxib8t2BQR-Wi_eDcR12wZP5qeehXGcgjiUGmhFN7QEfAkJW9M95W7ZbEYVHuFxRB9Tl6H_LH6p8W3OHSHMMlA3pH8V9zLDarWFOcjs5A60S8/s200/les+ysthophraingiens+blog+mini.jpg)
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Les
rats (Visions de futurs sombres)
Un
morceau de protéïbarre est tombé d’une poche au milieu de la coursive. Ces
quelques centimètres représentent la ration d’au moins quatre unitéjours, sept
en l’économisant. Qui peut avoir commis une telle négligence ? Un techstructure
probablement, ou un astroguide. Eux seuls sont assez bien traités à bord pour
avoir un tel mépris pour la nourriture. Il parait qu’avant sur Terre, on ne
mangeait pas quelque chose qui était tombée sur le sol. La religion des
microbes ! Ne pas retirer une offrande à ces dieux pervers sauf à subir
leur douloureux anathème.
Ici
il y a bien longtemps qu’il n’y a plus de dieux. Enfin, ce genre de dieux. Parce
que des svok à illuminés, il en reste encore. Mais plus personne ne fait d’offrandes.
Dans cet amas de bétontôles qui dérive sans fin dans les espaces intersidéraux,
la compassion n’existe plus. La surpopulation est permanente. Ceux qui ne sont
pas utiles sont reclus dans les parties noires du vaisseau. Une mesure de
clémence, prétendent ceux d’en haut. Au départ ils étaient simplement recyclés,
parait-il. Ensuite, libre aux rats de survivre comme ils peuvent.
J’ai
suivi cette échelle jusqu’à ce panneau pour retrouver un peu de lumière. Je ne
suis pas comme les rats, pas encore. Il n’y a pas si longtemps je vivais toujours
sous les fluosphères. Puis, un pied écrasé dans un de leurs foutus photobroyeurs.
La sentence immédiate, le noir. Je n’ai que 25 unitéans. Ce matin, mais
était-ce vraiment le matin, je ne supportais plus de ne rien voir. Le moindre
bruit saturait mes oreilles et les bruits en bas il n’y a que ça. Alors je suis
monté.
Pénétrer
dans cette coursive est dangereux, je le sais. Mais la lumière et la faim
perturbent mes faibles neurones et altèrent mes inhibitions. Une telle chance
ne se produit pas deux fois, j’y vais, je dois récupérer ces quelques grammes
de vie là sur le sol juste devant moi. Le panneau coulisse, je bondis, le noir
de nouveau.
-
Putain, Kevin, ça a l’air d’une jeune rate ça ? J’ai été payé pour ramener
un jouet à ces messieurs d’en haut. Toi je sais pas, mais moi j’irai pas voir
si leurs perversions vont jusqu’à se taper du rat. Allez gerbe-moi ça dans le
premier bioflash. Et remets le piège en place.
Ainsi
survivra l’humanité, si les Ysthophraingiens n’y mettent fin.
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