J - 204
Salvador
Il pleut sur
Santiago. Depuis l’aube, la radio passe ce message en boucle. Pourtant aujourd’hui
le temps est clair sur la ville. On distingue même les sommets de la Cordillère
à travers le brouillard jaune de la pollution. D’ailleurs, un peu de flotte nous
ferais le plus grand bien. Elle briserait ce carcan brumeux qui, été comme
hiver, étouffe la capitale.
Ma tête est
lourde. Le pisco d’hier soir a du mal à se dissiper, à moins que ce ne soit ce
coka cola capitaliste qui l’a rendu toxique. On a manqué aussi d’empanadas pour
l’accompagner, ce satané blocage des chauffeurs poids-lourds. Aujourd’hui le président
doit annoncer de nouvelles élections. Nous allons enfin trouver une issue à
cette crise. Cette radio m’énerve. Que passent les autres stations ? Je
dois me dépêcher, il est déjà 9 heures passées. La fac ne m’attendra pas !
Oh, n’est-ce pas sa voix là ? Radio Magallanes. Que dit-il ?