Voilà cinq ans déjà que
je suis à Belfast en disponibilité au sein du 22ème, l’unité du SAS.
Une période longue, bien
trop longue. Le temps est venu de réintégrer mon régiment, le Royal Scots
Dragoon Guards, l’illustre descendant des Royal Scots Greys de Waterloo. Comme
mon père, mon grand-père et tous ses ancêtres, je dois y accomplir mon devoir
avec honneur. Une tradition familiale faite de portraits qui depuis près de 400
ans habillent petit à petit tous les murs du riche castel de notre clan.
L’honneur ! Pourtant ce n’est
pas lui qui a guidé les opérations auxquelles j’ai participé en Irlande. Cette
expérience a refroidi mon gout pour la carrière militaire. Décidément, ni le
SAS ni aucun régiment de Sa Majesté n’est et ne sera jamais plus ma tasse de
thé... ou plutôt mon verre de whisky, ces cinq années ne sont pas parvenues à
changer mon gosier de rustre écossais !
Bien sûr, je souhaite
continuer de servir la Couronne. Comment pourrait-il en être autrement, mais plus
n’importe comment. En outre, l’action doit demeurer au cœur de ma vie. Le calme
et la tranquillité poussent trop à l’introspection.
Plus j’y pense et plus je
suis persuadé que le MI6, les fameux services secrets de Sa Majesté, avec ses opérations
discrètes sous un habit civil — avec ou sans kilt — conviendrait parfaitement à
ma vie future.
Qu’importe si mon
portrait n’orne pas les murs de la demeure ancestrale, ils en débordent. Il
faudrait presque rajouter une aile pour les loger tous. Certains, parmi mes
cousins, y songeraient. « En gagnant sur le lac » m’a dit notre
majordome horrifié. Comme je comprends la réaction du vieil homme. Toucher à un
loch, c’est comme allonger un whisky, on tue le démon qui y sommeille.
Le MI6, l’ombre noble
après la noirceur lâche. Mais est-ce le bon moment ? Depuis 1979, la Dame de fer impose des coupes sombres à l’ensemble des budgets des services de l’État.
L’armée et le renseignement n’y échappent pas. Une Dame de fer sans armure, un
comble.
La gorge serrée, j’attrape
cette enveloppe qui renferme la réponse à ma demande. Le poids du pli ne donne
aucune indication sur son contenu, bien évidemment.
Dès que je déplie la lettre,
je reconnais la signature au bas de la page, celle de Sir Dick Franks, dit « C »,
le grand patron en personne. Un honneur dû à mon parcours et, sans doute aussi,
à mon nom.
Une formule courte, sans
ambigüité : « je ne manquerai pas, dès que les circonstances le
permettront, de… »
A suivre... mercredi prochain
Si cette nouvelle vous a plu, n'hésitez pas à retrouver mon univers dans "Bons Baisers de Dubaï",
300 pages de suspense : De nos jours, la course folle de deux agents de
Sa Majesté pour éviter un conflit majeur. Action, dépaysement et humour
garantis.
C'est malin d'arrêter COMME ça! Bon, j'attends la semaine prochaine
RépondreSupprimerC'est un sadique !
Supprimer