23 h 30, le
garde de l’entrée ouest vient de s’effondrer sur son bureau.
Je dispose de trente
minutes avant que la prochaine ronde de surveillance ne le découvre bavant, l’air
béat, la joue écrasée contre le sous-main.
Aucun risque de voir un
patient ou un soignant survenir à l’improviste, cette aile de l’hôpital est
réservée aux locaux administratifs. Officiellement, car en réalité elle abrite
l’unité de recherche du « bon docteur », un homme bien connu pour ses
liens avec les services secrets de l’Union soviétique. Un soutien fort utile
qui lui a permis de faire disparaitre son dossier des archives de la Stasi lors
de la chute du mur.
Hier soir, au moment de venir
à bout d’une place rétive, j’ai été convoqué en urgence par le responsable du
contrespionnage. Stoppé dans mon élan et abandonnant ma future conquête à sa
déception, j’ai rejoint Edwin Finley, une des personnes les plus mystérieuses
que j’ai rencontrée au cours de mes années au MI6.