Comment en juin 2020 m'est venu l'idée d'écrire ce livre ?
Tout débute, pour moi comme pour quelques passionnés d’informations internationales, par un article mis en ligne le 6 janvier 2020 par la chaîne d’information France 24. Le journaliste y relate la découverte d’une soixantaine de personnes ayant contracté une pneumonie virale d’origine inconnue dans la ville de Wuhan.
Wuhan, je demeure toujours incapable de situer cette ville sur une carte vierge de la Chine. Pourtant l’article la décrit comme une mégapole vaste comme Paris et sa banlieue. En écrivant ces mots, je me sens comme cette caricature d’habitant de la Corn Belt au centre des États-Unis. Ces personnes dont on prétend qu’elles ignorent où se trouve notre extraordinaire capitale, voire qu’elles ne connaissent pas l’existence du beau pays de France. Horrible à admettre, j’ignore tout de la province du Hubei dont la ville est la capitale. Des amis du monde automobile m’apprendront que Wuhan est une des plus importantes villes chinoises dans ce secteur industriel, ça me rassurera, j’ignore tout de Sochaux et de sa place sur une carte de France.
À tort, je n’accorde guère d’attention à l’article. Après tout, qu’est-ce qu’une soixantaine de cas, dont aucun mortel, pour la toute puissante Chine, une microscopique aiguille dans une gigantesque et lointaine botte de foin.
Je ne suis pas le seul à tenir ce raisonnement, la page ne génère que peu de partages. Ceux qui seront écrits ensuite auront plus de succès, malheureusement.
Huit mois plus tard que me reste-t-il en tête du trimestre qui va suivre ? Ma mémoire, submergée par un flux continu d’informations et incapable d’en maintenir une synthèse régulière, se livrera mainte fois à un vide salutaire. Dans l’urgence d’une saturation imminente, elle appliquera une démarche plus digne d’un bulldozer que d’un antiquaire. Après ce genre de labourage, les mauvaises herbes repoussent sur les décombres plus facilement que de saines moissons.
Alors je retourne en arrière pour essayer de reconstruire chacun des instants déblayés à tort. Un exercice de mémoire pour aider à vivre l’instant présent sans refaire les mêmes erreurs, et sans encenser ni dénigrer personne à tort.
Si vous pensez que tout cela sonne excessivement sérieux, vous avez raison... et tort à la fois, l’humour transgressif seul permet une réflexion progressiste. Attendez-vous au pire, car on doit rire de tout, si l’on ne veut pas pleurer pour rien.
4ème de couverture
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